Jour 4 - D'un camp à l'autre, de Pararé à Inselberg

Réveil dans la brume ce matin au camp Pararé. Un peu avant le lever du soleil, les cris des singes hurleurs nous ont sortis du sommeil. Quel étrange cri que l’on entendra plusieurs fois ce matin. Écoutez un enregistrement:

Après un solide petit déjeuner, nous voilà partis pour les 10km à pied pour rejoindre le 2ème camp : le camp inselberg. Ce camp n’est accessible qu’à pied ou par hélicoptère. Il fait chaud, avec le poids des sacs, nous sommes très rapidement en sueur. La transpiration dégouline et les vêtements longs sont trempés. En effet, même s’il fait chaud, nous portons des vêtements longs pour nous protéger du mieux possible des « petites bêtes » et des griffures des plantes « qui piquent ».

Heureusement Bran qui nous guide connaît bien le trajet car le chemin n’est pas toujours bien tracé, à cause de la végétation qui pousse très vite, des arbres qui tombent. La forêt est très humide, la boue et les zones d’eau sont fréquentes. A plusieurs reprises le sentier est bloqué par un arbre est tombé. Il faut alors soit passer dessus ou dessous ou faire un détour pour le contourne. Attention alors à ne pas se perdre.

Comme souvent en forêt, nous entendons les cris des oiseaux sans les voir. Les papayos nous accompagnent tout le trajet. Écoutez un enregistrement:

Plus rare l’oiseau moine, ou Coracine chauve, fera résonner son étrange cri. Écoutez un enregistrement:

Après 3h30 de marche nous nous arrêtons au bord d’une petite rivière à l’eau claire pour profiter d’un bain rafraîchissant. Mais nous ne sommes pas encore tout à fait arrivés. Juste avant le camp nous croisons Nicolas et Matias, tous les deux perchés à 50m, au sommet d’un arbre, que sont-ils en train d’y faire ? Réponse un peu plus bas!

Nicolas, sur la terre ferme parfois, et son piège à insectes.

Enfin, après 4h de marche nous arrivons au camp inselberg. Petit moment d’émotion, nous avions tellement rêvé de ce moment! Nous installons nos hamacs avant de partager un solide repas bien mérité avec toute l’équipe. Nous nous accordons un temps de repos (que nous mettons à profit pour rédiger ce post de blog) avant d’enchaîner sur le programme chargé de l’après-midi.

Après la sieste, nous repartons avec Nicolas et Matias. Ils sont aux Nouragues pour étudier des insectes bien particulier : les Mantes. Leur étude se fait du sol au sommet de la canopée, c’est pour cela qu’ils montent dans les arbres et qu’ils y installent des pièges. Cet après-midi, ils vont enclencher les pièges pour les mantes. 10 minutes de marche pour retrouver l’arbre qu’ils ont équipé. Il y a un piège au sol et un piège qui est monté à 40 mètres dans l’arbre. Pour tous les détails de leur travail, rendez-vous à la publication des vidéos.

Les pièges seront relevés ce soir à 22h et demain matin à 5h30.

On entend le tonnerre qui se rapproche, et à peine l’installation des pièges terminés, on perçoit le vent qui se lève et une rumeur (c’est le bruit de la pluie au loin). On reprend la direction du camp en vitesse, la pluie commence à tambouriner la canopée et atteint le sol au moment où nous arrivons. Le feuillage est tellement dense que l’eau met un certain temps à arriver au sol. C’est le déluge!

La montée à l’inselberg que nous avions prévue est compromise mais on peut réaliser l’interview de Nicolas et Matias.

A 22h, nous redescendons avec Nicolas et Matias relever les pièges à mantes. On n’y trouve pas beaucoup de mantes mais beaucoup d’autres petites bêtes plus ou moins agréables à croiser: de beaux papillons de nuit, des scarabées, des guêpes, un gros iule, un criquet, et belle surprise, plusieurs ampblypyges dans les plis des arbres.

Retour au camp à 23h, demain réveil à 5h pour un nouveau contrôle des pièges… c’est pas de tout repos la vie de chercheur!

Est-ce que tu as déjà vu une mante ?

A demain!

Notre voyage en Guyane jour par jour en moins de 2 minutes (ou presque).