Jour 21 – Les tortues, dernière chance
- passagers-sciences
- 23 nov.
- 4 min de lecture
La nuit est très courte, nous sommes rentrés à minuit et demi du lancement de la fusée Vega. Et le réveil sonne à 5h30. Qu’est-ce qui nous fait lever si tôt? Les tortues, bien sûr.
En tout cas, c’est notre première nuit dans un lit depuis un bon moment… depuis le début du voyage, nous avons passé 17 nuits sur 21 en hamac!

Nous retournons encore une fois sur la plage de Remire pour espérer voir les tortues*. C’est la fin de la période de ponte pour les tortues luth, elle va se poursuivre encore un mois environ pour les tortues olivâtres. Mais c’est aussi le temps des émergences: les œufs éclosent et les petites tortues sortent du sable pour gagner la mer.

Il y a tout juste une petite lueur du jour qui pointe et nous débutons notre recherche. D’autres
personnes sont là aussi.
Soudain, nous voyons la première, on se rend compte qu’elles sont vraiment très petites, à peine 10cm. Elles ont l’air si fragiles mais elles avancent comme si elles étaient très déterminées vers le rivage. C’est la lumière qui se reflète sur la mer qui les guide. C’est pour ça qu’il ne faut pas les éclairer avec notre lampe, elles seraient désorientées et prendraient une mauvaise direction. Clique sur la flèche pour voir plus d'images.
Et voilà, la vague arrive, la petite tortue est bien secouée, et le reflux l’emporte. Elle disparaît dans le grand océan. On lui souhaite bonne chance pour sa vie de tortue.
Après quelques mètres de marche, c’est tout une ponte qui émerge, elles sont 10, 20, 30 peut-être 50 à sortir du sable, avancer une patte puis l’autre et atteindre la mer!

C’est très beau et très émouvant. C’est incroyable de se dire qu’aucune tortue adulte ne leur apprend où aller, comment trouver de la nourriture, elles vont devoir se débrouiller toutes seules pour grandir et devenir adulte à leur tour et revenir pondre sur la même plage.
Ce matin, c’était toutes des petites tortues olivâtres.
Quel dernier matin!
Voilà c’est le moment de reprendre l’avion pour rentrer. Vous pouvez nous poser toutes vos questions en commentaires ou sur le forum, nous y répondrons ou nous demanderons aux expert(e)s.
Nous avons rencontré des personnes passionnées tout au long du voyage. Nous partageons bientôt toutes nos rencontres en vidéo à venir, restez connectés!
Notre voyage en Guyane jour par jour en moins de 2 minutes.
*Le voyage s'est déroulé en juillet, le journal de bord est en différé.
Nous profitons de ce dernier jour de journal de bord pour répondre à des questions de classe. C'est la classe de 3èmeC du collège Guy de Maupassant de Saint Martin de May qui nous demande:
Comment pouvons-nous aider les tortues marines à ne pas disparaître ? Pensez-vous qu’elles survivront à l’activité humaine ? Que se passerait-il si les tortues marines disparaissaient ?
Si vous voulez en savoir plus sur les tortues marines en Guyane, on vous invite à aller voir le dossier consacré aux tortues dans les Ressources (thème 1).
Tout d’abord, quelles sont les principales menaces pour les tortues : en mer, les engins de pêche (filets…) peuvent devenir des pièges mortels dans lesquels s’emmêlent les tortues. Elles ingèrent du plastique aussi mais les effets sur la mortalité restent encore mal connus.
A terre, pour les pontes, on peut citer le braconnage des œufs localement et la prédation des chiens errants, ainsi que la pollution lumineuse qui désoriente les tortues (jeunes et adultes).
Sources : Association Kwata, WWF.
Que faire à notre échelle ?
En tant que consommateurs, on peut être attentif au poisson que l’on mange pour qu’il soit issu d’une pêche respectueuse. Concrètement, il n’est pas simple de trouver un label qui assure que la vie marine est préservée, mais on peut citer MSC.
Réduire sa consommation de plastique au maximum est une piste qui sera toujours bénéfique.
S’impliquer dans une association qui œuvre à la protection des tortues (soutenir financièrement kwata en Guyane par exemple), faire du volontariat.
Que se passerait-il si les tortues marines disparaissaient ?
Très difficile de répondre à cette question, car il est toujours difficile de prévoir l’avenir ! Ce qu’on constate, c’est une baisse très importante des populations de certaines espèces, comme par exemple les tortues luth (voir le dossier tortues dans les Ressources). Certains signes sont plus complexes à analyser. Par exemple, depuis peu, certaines espèces viennent pondre sur des plages méditerranéennes en France, on peut y voir le signe que les populations augmentent mais il semblerait que ce soit plutôt en lien avec le réchauffement climatique qui rend ces sites favorables (et d’autres zones de Méditerranée qui se réchauffent moins favorables).
Si les tortues disparaissaient, tout d’abord, on perdrait une raison de s’émerveiller de la beauté des océans. Toute espèce a son rôle dans le réseau des écosystèmes. Par exemple, certaines espèces de tortues se nourrissent de méduses (tortues luth notamment), on doit s’attendre à en voir de plus en plus.










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